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- Hammett
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Localisation : Bois-Colombes
09062014
Bouygues Telecom est à la croisée des chemins. Lors d’une audition par la Commission des Affaires Economiques du Sénat (La Tribune, 06/06), son PDG est revenu sur la santé de l’opérateur. Alors qu’il est question d’un possible vente à Orange, il annonce que Bouygues Telecom va d’abord s’attaquer à une réorganisation interne avec une simplification des offres et de son organisation et engager un plan de licenciement.
La situation est noire
"Notre objectif est d'économiser un milliard par an d'ici trois ans : c'est énorme, pour un chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros (…) pour ce qui concerne Bouygues Telecom, aujourd'hui, nos résultats nous placent au quatrième rang (…) Nous sommes confrontés à un problème de taille critique. Pour faire face à nos coûts fixes, c'est-à-dire à l'extension du réseau, il nous faut plus de clients, d'où notre offre de rachat de SFR, qui a échoué. Les résultats en matière de 4G n'ont pas été à la hauteur de nos espérances (…) nous avons décidé de nous organiser par nous-mêmes pour survivre avec moins de revenus, en réduisant sensiblement la taille de l'entreprise, ce qui aura donc des conséquences sur l'emploi, hélas.".
La charge est lourde et elle est bien signée Olivier Roussat le pédégé de Bouygues Telecom et non de ses concurrents…Curieusement, lors de la présentation des résultats du T4 2013, le communiqué - plutôt optimiste - disait : " La structure financière du Groupe est très solide. La capacité d’autofinancement est quasiment stable par rapport à 2012 et s’élève à 2,7 milliards d’euros. Grâce à la maîtrise des investissements d’exploitation nets, en baisse de 188 millions d’euros par rapport à 2012, le cash-flow libre s’améliore de 97 millions d’euros et ressort à 821 millions d’euros en 2013. ".
Réorganisation stratégique
Un plan de simplification va être présenté le 11 juin : "nous devons réduire de façon drastique nos dépenses. Un comité d'entreprise exceptionnel se réunira le 11 juin : nous annoncerons des réductions d'emplois, condition pour continuer à vivre dans un monde à quatre opérateurs (…) nous sommes exsangues ». Il pourrait y avoir jusqu’à 2000 licenciements sur 9000 postes.
Bouygues Télécom "travaillerait enfin à réduire les coûts de fonctionnement et notamment par le biais d’une simplification de sa grille d’offres qui compte actuellement six forfaits, qui se déclinent chacun en offre avec ou sans engagement, auxquels s’ajoutent les quatre tarifs de B & You dans le mobile, les offres pour la box et remises aux clients les plus fidèles." (Le Figaro, 12/05).
Pour rappel, Bouygues a déjà réalisé un plan d'économies de 400 millions en 2013 (20 Minutes, 05/2013) et a supprimé 542 emplois dans le cadre d'un plan de départs volontaires. Martin Bouygues avait annoncé (Le Figaro, 12/2013) vouloir déclaré la guerre à Free !
Les coupables
Pour Olivier Roussat, le problème de fond pour Bouygues vient de Free Mobile. Les conditions d’accès ont été biaisées pour Free, et il fait même preuve de très mauvais goût en décrivant l’itinérance d’Orange comme un « cancer ».
Il en veut aussi à l’ARCEP, que Bouygues Telecom vient d’attaquer devant le Conseil d’Etat. Suite à l’avis de l’Autorité De La Concurrence de mars 2013, Bouygues dénonce le manque de clarté de la sortie de l’itinérance 3G qui lie Orange et Free.
Un rachat par Orange ?
La réponse est plutôt amère : "Les pouvoirs publics estimaient indispensable d'avoir quatre opérateurs fin 2011 et aujourd'hui il n'en faudrait plus que trois ? Quel est le sens de tout cela ? Si le but était de transférer l'argent d'un opérateur à un autre, c'est réussi, la fortune du patron de Free, Xavier Niel, est faite. Mais où est la logique ? (…) La presse a fait état de discussions avec Orange. Tout ce que je peux vous dire, c'est que, pour l'instant, elles sont très préliminaires. ".
Difficile pour lui d’en dire plus, car le dossier est directement traité par Martin Bouygues. Pour lui, la priorité est d’avoir un Bouygues Telecom en état de marche : "Nous ne voulons dépendre de personne pour restaurer notre rentabilité et pouvoir réaliser les investissements dont nous avons besoin. ". De son coté, Orange est de plus en plus intéressé.
C’est dans le droit fil d'une interview (Le Figaro, 11/04) de Martin Bouygues qui déclarait : "Dans un marché à quatre opérateurs, nous savons que nous devons continuer à diminuer nos coûts et à innover fortement. Bouygues Telecom peut rester seul car il peut compter sur le groupe Bouygues, qui peut lui fournir des moyens importants pour gagner la rude bataille qui s'annonce."
Rachat par Orange, Free ou un autre opérateur ? Mutualisation plus poussée avec SFR/Numericable ? La réorganisation interne permettra-t-elle de faire franchir un nouveau pas à Bouygues Telecom ?
A suivre…
La situation est noire
"Notre objectif est d'économiser un milliard par an d'ici trois ans : c'est énorme, pour un chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros (…) pour ce qui concerne Bouygues Telecom, aujourd'hui, nos résultats nous placent au quatrième rang (…) Nous sommes confrontés à un problème de taille critique. Pour faire face à nos coûts fixes, c'est-à-dire à l'extension du réseau, il nous faut plus de clients, d'où notre offre de rachat de SFR, qui a échoué. Les résultats en matière de 4G n'ont pas été à la hauteur de nos espérances (…) nous avons décidé de nous organiser par nous-mêmes pour survivre avec moins de revenus, en réduisant sensiblement la taille de l'entreprise, ce qui aura donc des conséquences sur l'emploi, hélas.".
La charge est lourde et elle est bien signée Olivier Roussat le pédégé de Bouygues Telecom et non de ses concurrents…Curieusement, lors de la présentation des résultats du T4 2013, le communiqué - plutôt optimiste - disait : " La structure financière du Groupe est très solide. La capacité d’autofinancement est quasiment stable par rapport à 2012 et s’élève à 2,7 milliards d’euros. Grâce à la maîtrise des investissements d’exploitation nets, en baisse de 188 millions d’euros par rapport à 2012, le cash-flow libre s’améliore de 97 millions d’euros et ressort à 821 millions d’euros en 2013. ".
Réorganisation stratégique
Un plan de simplification va être présenté le 11 juin : "nous devons réduire de façon drastique nos dépenses. Un comité d'entreprise exceptionnel se réunira le 11 juin : nous annoncerons des réductions d'emplois, condition pour continuer à vivre dans un monde à quatre opérateurs (…) nous sommes exsangues ». Il pourrait y avoir jusqu’à 2000 licenciements sur 9000 postes.
Bouygues Télécom "travaillerait enfin à réduire les coûts de fonctionnement et notamment par le biais d’une simplification de sa grille d’offres qui compte actuellement six forfaits, qui se déclinent chacun en offre avec ou sans engagement, auxquels s’ajoutent les quatre tarifs de B & You dans le mobile, les offres pour la box et remises aux clients les plus fidèles." (Le Figaro, 12/05).
Pour rappel, Bouygues a déjà réalisé un plan d'économies de 400 millions en 2013 (20 Minutes, 05/2013) et a supprimé 542 emplois dans le cadre d'un plan de départs volontaires. Martin Bouygues avait annoncé (Le Figaro, 12/2013) vouloir déclaré la guerre à Free !
Les coupables
Pour Olivier Roussat, le problème de fond pour Bouygues vient de Free Mobile. Les conditions d’accès ont été biaisées pour Free, et il fait même preuve de très mauvais goût en décrivant l’itinérance d’Orange comme un « cancer ».
Il en veut aussi à l’ARCEP, que Bouygues Telecom vient d’attaquer devant le Conseil d’Etat. Suite à l’avis de l’Autorité De La Concurrence de mars 2013, Bouygues dénonce le manque de clarté de la sortie de l’itinérance 3G qui lie Orange et Free.
Un rachat par Orange ?
La réponse est plutôt amère : "Les pouvoirs publics estimaient indispensable d'avoir quatre opérateurs fin 2011 et aujourd'hui il n'en faudrait plus que trois ? Quel est le sens de tout cela ? Si le but était de transférer l'argent d'un opérateur à un autre, c'est réussi, la fortune du patron de Free, Xavier Niel, est faite. Mais où est la logique ? (…) La presse a fait état de discussions avec Orange. Tout ce que je peux vous dire, c'est que, pour l'instant, elles sont très préliminaires. ".
Difficile pour lui d’en dire plus, car le dossier est directement traité par Martin Bouygues. Pour lui, la priorité est d’avoir un Bouygues Telecom en état de marche : "Nous ne voulons dépendre de personne pour restaurer notre rentabilité et pouvoir réaliser les investissements dont nous avons besoin. ". De son coté, Orange est de plus en plus intéressé.
C’est dans le droit fil d'une interview (Le Figaro, 11/04) de Martin Bouygues qui déclarait : "Dans un marché à quatre opérateurs, nous savons que nous devons continuer à diminuer nos coûts et à innover fortement. Bouygues Telecom peut rester seul car il peut compter sur le groupe Bouygues, qui peut lui fournir des moyens importants pour gagner la rude bataille qui s'annonce."
Rachat par Orange, Free ou un autre opérateur ? Mutualisation plus poussée avec SFR/Numericable ? La réorganisation interne permettra-t-elle de faire franchir un nouveau pas à Bouygues Telecom ?
A suivre…
Commentaires
Lun 9 Juin 2014 - 14:42
ça n'exclue pas un possible rachat non plus, mais c'est à priori la seule stratégie envisagé publiquement par la direction et l'actionnaire avec le constat actuel pour perdurer dans le paysage des télécoms et retrouver un équilibre dans les comptes et une profitabilité tout en maintenant un investissement fort au service de l'innovation...
Lun 9 Juin 2014 - 16:36
Cela fait beaucoup... Trop ?
Mais bon, Bouygues doit aussi se donner un laps de temps et d'envisager une solution externe. Mais la casse va être lourde.
Mais bon, Bouygues doit aussi se donner un laps de temps et d'envisager une solution externe. Mais la casse va être lourde.
Lun 9 Juin 2014 - 18:57
Licenciements avec un "s"(hélàs) et pédégé c'est plutôt "PDG" non ?!?
Lun 9 Juin 2014 - 19:12
à priori plan de licenciement s'écrit bien sans S mais 200 licenciements avec le S
Pour le PDG j'en avais déjà corrigé un, l'autre à du passer à la trappe
utilisez le bouton rapport ou écrivez nous directement quand il vous semble y avoir des coquilles ou fautes dans un article
Pour le PDG j'en avais déjà corrigé un, l'autre à du passer à la trappe
utilisez le bouton rapport ou écrivez nous directement quand il vous semble y avoir des coquilles ou fautes dans un article
Lun 9 Juin 2014 - 20:10
Pédégé n'est pas une faute.
Lun 9 Juin 2014 - 20:17
Une fois de plus, ce sont les salariés qui vont trinquer. Et les dividendes aux actionnaires, ils comptent aussi les supprimer histoire de faire des économies. J'ai beau être client BT, je déteste de plus en plus leur chantage à l'emploi qui est récurrent à chaque déconvenu.
On parle de baisser les coûts, fort bien... Dans ce cas, baisser les dividendes versées chaque année.
On parle de baisser les coûts, fort bien... Dans ce cas, baisser les dividendes versées chaque année.
Lun 9 Juin 2014 - 20:52
on oublie pas que 24% du capital de Bouygues appartient aux salariés...
ceux qui parle de chantage à l'emploi doivent oublier comment fonctionne une entreprise dite privée...
Là Bouygues cherche pas à maximiser ses marges, mais à restaurer ces dernières pour lui assurer l'indépendance et le financement de son investissement majoritairement sur le réseau...
l'équation est plutot simple mais pour y arriver ça l'est moins et la groupe ne peut pas mettre tous les ans 700 millions ça n'est absolument pas tenable.
Après au pouvoir public d'assumer les conséquences de leur régulation, perso je suis en colère sur le fait qu'il va y avoir plusieurs milliers d'emplois encore supprimé, mais cette colère je l'ai encore plus quand je vois le nombre de poste chez les presta qui ont été supprimé depuis l'arrivée du 4eme opérateur et dont l'ARCEP semble cacher pour montrer des chiffres faussé du secteur en ne prenant en compte qu'un morceau qui l'arrange (en encore en 2013 ils ont pas pu tout cacher) !
ceux qui parle de chantage à l'emploi doivent oublier comment fonctionne une entreprise dite privée...
Là Bouygues cherche pas à maximiser ses marges, mais à restaurer ces dernières pour lui assurer l'indépendance et le financement de son investissement majoritairement sur le réseau...
l'équation est plutot simple mais pour y arriver ça l'est moins et la groupe ne peut pas mettre tous les ans 700 millions ça n'est absolument pas tenable.
Après au pouvoir public d'assumer les conséquences de leur régulation, perso je suis en colère sur le fait qu'il va y avoir plusieurs milliers d'emplois encore supprimé, mais cette colère je l'ai encore plus quand je vois le nombre de poste chez les presta qui ont été supprimé depuis l'arrivée du 4eme opérateur et dont l'ARCEP semble cacher pour montrer des chiffres faussé du secteur en ne prenant en compte qu'un morceau qui l'arrange (en encore en 2013 ils ont pas pu tout cacher) !
Mar 10 Juin 2014 - 1:40
Supprimer des milliers d'emplois tout en se versant des dizaines de millions d'euros de dividendes, ce n'est pas non plus tenable.
Je veux bien qu'on parle d'économie à faire. Et dans ce cas, les économies doivent commencer au niveau de la direction du groupe, et non au détriment des salariés une fois de plus.
Je veux bien qu'on parle d'économie à faire. Et dans ce cas, les économies doivent commencer au niveau de la direction du groupe, et non au détriment des salariés une fois de plus.
Mar 10 Juin 2014 - 11:05
Bouygues telecom ne participe plus au dividende du groupe depuis 2 ans.
Mar 10 Juin 2014 - 11:09
et n'y a participé que 6 ans depuis son existence pour une boite qui a 18 ans à peine ça fait pas lourd
On oublie pas le nombre de fois ou l'actionnaire à remis à la poche la dernière c’était env 700 millions en 2012...
On oublie pas le nombre de fois ou l'actionnaire à remis à la poche la dernière c’était env 700 millions en 2012...
Mar 10 Juin 2014 - 13:09
Il faudrait faire le compte
Sinon, que penser du "survivre" de : "nous avons décidé de nous organiser par nous-mêmes pour survivre avec moins de revenus..."
Normalement pessimiste ou exagéré afin de faire passer la pilule ? Est-ce une opération dernière chance ?
Sinon, que penser du "survivre" de : "nous avons décidé de nous organiser par nous-mêmes pour survivre avec moins de revenus..."
Normalement pessimiste ou exagéré afin de faire passer la pilule ? Est-ce une opération dernière chance ?
Mar 10 Juin 2014 - 13:55
y a quand même de l'égo dans cette histoire. Bouygues, c'est le nom d'une famille... c'est comme Peugeot... ce sont encore des groupes intimement liés au nom de la famille. Et dans cette histoire, les raisons du cœur sont parfois très importantes.
Enfin, pour les licenciements, faut pas oublier qu'en raison du coup global d'un employé (salaire/charges/avantages CE/gestion de carrière/seuils sociaux pour les syndicats...) c'est malheureusement ce dont il faut se séparer le plus rapidement possible pour survivre avec moins de revenus...
pour donner une idée, je crois que le coup salarial représente plus de 70% du budget d'une boite
Tiens, rien qu'un smic 35h sans aucun avantage (remboursement transport/mutuelle/prime...) : le salaire net est de 1128€... mais le patron a du débourser 1633€... sans compter les coups indirects tel que le service paye qui a calculé et envoyé le salaire
1633€, c'était 54 abonnements ADSL a 30€... c'est maintenant 82 abonnements ADSL a 20€
Enfin, pour les licenciements, faut pas oublier qu'en raison du coup global d'un employé (salaire/charges/avantages CE/gestion de carrière/seuils sociaux pour les syndicats...) c'est malheureusement ce dont il faut se séparer le plus rapidement possible pour survivre avec moins de revenus...
pour donner une idée, je crois que le coup salarial représente plus de 70% du budget d'une boite
Tiens, rien qu'un smic 35h sans aucun avantage (remboursement transport/mutuelle/prime...) : le salaire net est de 1128€... mais le patron a du débourser 1633€... sans compter les coups indirects tel que le service paye qui a calculé et envoyé le salaire
1633€, c'était 54 abonnements ADSL a 30€... c'est maintenant 82 abonnements ADSL a 20€
Mar 10 Juin 2014 - 14:34
Les charges du personnel pèse pour 12% dans la structure des coûts de Bouygues (La Tribune (12/05).
Et je ne t'explique même pas le coût global d'un direction par rapport à des smicards... L'entretien du château en Sologne ou dans le Bordelais doit aussi représenter quelques salaires.
L'exemple doit venir d'en haut.
Et je ne t'explique même pas le coût global d'un direction par rapport à des smicards... L'entretien du château en Sologne ou dans le Bordelais doit aussi représenter quelques salaires.
L'exemple doit venir d'en haut.
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Bon, ben il n'y a plus longtemps a attendre... 2 jours avant d'en savoir plus. Cette semaine risque d'être mouvementée et riche en informations